Travaux de mise en conformité électrique de l'église de Saint Laurent la Roche

Sur les conseils du représentant régional de la DRAC dans le cadre d'une visite de l'église de Saint Laurent la Roche au printemps 2019, la commune a fait réaliser un diagnostic de son  installation électrique.

Le rapport du cabinet spécialisé envoyé en octobre 2019 fait état d'une non conformité générale sur l'ensemble du site.

Début 2020 ,le conseil municipal prend la décision d'une remise aux normes électriques complète de l'église.

2 années ont été nécessaires aux membres du conseil municipal pour mener à bien le montage du dossier, le lancement de l'appel d'offres, les demandes de subventions aux différentes collectivités, la validation des travaux par les services de la DRAC, le lancement de la souscription auprès de la fondation du patrimoine. Il est vrai que la crise sanitaire n'a pas facilité les choses.

Les travaux de mise en conformité électrique ont été réalisés sur le mois de mars 2022  par la SAS PRETRE et Fils suite à appel d'offres lancé en 2021.

Ces travaux ont été receptionnés le 21 avril 2022.

Le montant total des travaux pour cette partie s'élèvent à 46006 € HT soit 55207.20 € TTC.

La réfection de 425 m² de toiture, programmée en même temps que la mise en conformité électrique devrait demarrer courant mai.

 

 

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Inscription commémorative chapelle seigneuriale (1621)

Dans le cadre de ses recherches sur sa famille, Monsieur Serge Antès a visité en septembre 2016 l'église de Saint Laurent la Roche en compagnie de Madame Paulette Bozon et sur les conseils de Monsieur Philippe Billet de Courbouzon.
A la découverte de l'inscription commémorative de la chapelle seigneuriale datée de 1621, en latin ancien, il s'est proposé d'en faire une traduction en Français et en latin moderne. 
Le résultat de ses recherches (voir document joint) nous permets de comprendre la raison de l'existence de la chapelle.

La  publication complète des recherches de Monsieur Antès est prévue dans le cadre de la société d'émulation du jura d'ici décembre 2017.

 D'après Madame Agnès DE Belleville, cette découverte est remarquable. En effet,

"Plusieurs tentatives de traduction de ce texte avait été faites mais personne n'avait su détecter le vrai sens de cette inscription. Grâce à l'érudition de Monsieur Serge Antès, nous découvrons cet hommage très touchant et inattendu. Il fait parler aussi ces mystérieux losanges et donne de précieux renseignements sur les familles impliquées."

Cette traduction ainsi que les explications sur les blasons sontt affichés dans l'église.

 

Histoire sur l'église de Saint Laurent la Roche

Les origines de l'église sont mentionnées d'abord par la présence d'une chapelle en 901, elle devint ensuite un centre paroissial auquel se rattachaient de nombreux villages. La présence d'un prêtre y est attestée en 1150.

L'édifice actuel, classé Monument Historique en 1991, est entouré d'un cimetière occupant une position dominante, anciennement stratégique. Son plan est rectangulaire avec un chevet plat. L'emplacement du clocher au centre, fait rare dans nos régions et expliqué par un allongement tardif de la nef à l'ouest. L'édifice se compose de plusieurs corps de bâtiments de hauteurs inégales auxquels s'adossent quatre chapelles dont l'une contrebute la base du clocher.

Le clocher revêt un aspect puissant souligné par la rareté des ouvertures, sauf au nord où l'on trouve deux étages de baies géminées. Il porte des traces visibles de plusieurs remaniements. Couvert de lauzes  à l'origine, il a reçu une toiture d'ardoises vers 1909-1910. En juin 1994, la charpente a brûlé à la suite d'un violent incendie causé par la foudre. Refaite presque à l'identique, cette nouvelle toiture a été achevée en septembre 1996.

Le portail principal se trouve au fond de la nef, mais pour des raisons pratiques, c'est par le portail latéral que l'on pénètre de nos jours dans l'église. En entrant, on se trouve sous le clocher. on remarque deux arcs brisés (décoration ocre), voûtes d'ogives sur culot de profil 17ème ; bandeau creusé d'un cavet à chaque angle. A gauche jolie croix polychrome, dégagée au cours de la réfection de cette partie il y a quelques années.

En face, la chapelle seigneuriale. Elle devait pouvoir être close et comportait un accès privé. On remarque une ouverture en biais, (hagioscope) permettant de suivre les cérémonies à l’autel. Sur le mur de gauche un beau fragment de peinture murale, dégagé en 1992 (Descente de la Croix). Sur le mur du fond est scellée une pierre funéraire dédiée à la famille Mont Saint-Ligier qui a possédé la seigneurie de St Laurent la Roche.

Derrière l’autel central actuel on trouve une voûte en berceau légèrement brisé. Au mur quatre tableaux remarquables, malheureusement peu lisibles à cause de l'opacification du vernis dû à l'humidité (chancis). Ils représentent, à gauche La Pentecôte, L'Ascension, à droite La Nativité, La Résurrection.

Vers le chœur voûtes d'ogives à formerets reposant sur culots à l'ouest. Sur les colonnettes on y trouve sculptures et inscriptions :  

- à gauche : trois miches qui sont des armoires parlantes avec l'inscription  S Michelot fi fe [faire] ceste [pierre ? pile ?] en lettres gothiques du 15 ème siècle. 

- à droite : inscription en lettres capitales déjà classiques : CATRON. Au dessus, se trouvent quatre chiffres en gravie médiévale devant se lire 1457.

Sur le mur du fond : un vitrail du 19ème siècle. Episode de la vie de St Laurent : la Scène du jugement. Le paysage en grisaille du fond évoque quelque peu le paysage de St Laurent la Roche. Il y a une croix au sommet, la Madone actuelle n'avait pas été encore érigée à cette époque sur la Roche quand le vitrail a été posé.

La peinture murale : son existence est connue depuis longtemps : signalée par l'abbé  Marc Berthet (Ancien Président de la Société d’Émulation du Jura) et mentionnée dans le livre de l'abbé Lacroix (Eglises Jurassiennes romanes et gothiques. Cêtre, Besançon 1981). Le dégagement a été fait en 1992 par une équipe spécialisée venue de Paris. Le thème est l'adoration des Mages, inspiration trouvée au près des récits des évangélistes Luc et Mathieu. Représentation en simultané des divers épisodes rapportés par les évangélistes. En cours d'étude et d'analyse, on ne peut donner de datation précise à cette peinture ni identifier le  donateur représenté. Tout dernièrement, en 2007 et 2008, de nouveaux sondages ont été effectués, laissant à penser que tout le chœur était décoré. On notera le  fragment de croix comparable à celui, intact, près de l'entrée latérale. Si l'on retrouvait, douze de ces symboles peints tout autour de l'intérieur, il s'agirait, en  effet, de croix de consécration.

En redescendant la nef, on trouve à droite la chapelle Barrau voûte d'arrêtes, elle a été fondée en 1494, elle était en très mauvais état en 1689 (rapport d'une visite pastorale). Le bâtiment s'effondre presque en 1821 : réparations sommaires. Actuellement, on ressent encore les vicissitudes éprouvées jadis et  elle sert de local de réserve.

En face au sud ; la chapelle de la Vierge. Armoiries martelées à la clé de voûte. On y trouve la pierre tombale du curé CATRON (décédé en 1481 ), incluse dans le sol. Une inscription est présente dans le chœur : CATRON 1457. Sur le mur du fond une fenêtre brisée redécouverte et dégagée au temps de l'abbé Berthet.

Au centre de l'église, on se trouve sous une travée en berceau continu. Cette partie a été modifiée au 17ème siècle et remplace sans doute une autre plus ancienne.

A droite la chapelle des Fonts baptismaux (persistance gothique), les Fonts baptismaux portent la date de 1691. Sur le mur du fond une fenêtre trilobée à soufflets.

Dans la nef, au mur à droite : un tableau remarquable, classé Monument historique en 1936 : Notre Dame des Sept Douleurs, daté 1613 sur le cadre. Une Vierge majestueuse, les 7 Douleurs sont représentées par 7 épées. Les médaillons évoquant chacune d'entre elles. Les donateurs, un homme à droite et une femme à gauche, sont représentés auprès de leurs saints patrons. Derrière l'homme, on reconnait parmi eux Saint Laurent et son gril. Derrière la femme, figure probablement Saint François.

Au dessus du portail principal, un vaste tableau donné par l'Empereur Napoléon III il est non signé mais il rappelle les grandes compositions décoratives d'esprit néoclassique auxquelles le peintre J-M Vien avait ouvert la voie. Le thème est le martyre de Saint Laurent, diacre. Le pape qui y est représenté est Sixte II, martyrisé le 6 août 258 à Rome. Quatre jours plus tard, son diacre Laurent, chargé de distribuer les aumônes aux pauvres est lui-même martyrisé. On associe donc souvent ces deux martyrs accusés de posséder de grandes richesses au détriment de l'Etat.

Pour sortir de l'église on passe sous un curieux auvent supporté par des colonnes très anciennes. On peut y voir une parenté avec celui de Château-Chalon. Le mur qui soutient le terrain du cimetière a été fait en 1910 avec les lauzes de la toiture par les habitants.

CONCLUSION il est difficile d'affirmer que cette église date du XIVème siècle comme semble le croire le Rousset (Dictionnaire géographique, historique et statistique des communes de Franche Comté 1853). Des relevés archéologiques se poursuivent encore. Ceux-ci pourraient confirmer ou infirmer cette thèse. La prudence s'impose pour le moment tout en pensant avec l'abbé Lacroix que l'édifice primitif nous échappe. Il faut donc s'en tenir, provisoirement peut-être aux caractéristiques bien définies et apparentes qui situent les diverses parties de l'édifice, à peu d'exceptions près, entre le 15ème et le 17ème siècle.

 

Document rédigé en 2008 par Mme Agnès de Belleville.

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