Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET)

Le projet territorial de développement durable à la fois stratégique et opérationnel, dont la finalité est la lutte contre le changement climatique et l'adaptation du territoire a été voté en conseil communautaire de Terre d'émeraude du 16/12/2021.

Retrouver le détail de ce projet sur le site internet de Terre d'Emeraude Communauté ainsi que dans le document joint.

 

NOUVEAU PLAN D'EXPLOITATION FORESTIERE 2021/2040

A la suite de la création de la commune nouvelle de La Chailleuse le 1er janvier 2016, regroupant les villages d'Arthenas, Essia, Varessia et St Laurent la Roche, un plan d'aménagement unique a été proposé par l'ONF et validé par le conseil municipal afin de simplifier la gestion de la forêt.

Actuellement l'ensemble des bois est géré par 4 plans d'aménagement établis sur 20 ans. Pour chaque village, les dates de validité diffèrent, le plus ancien étant celui d'Arthenas arrivé à son terme en 2019, le plus récent celui de St Laurent la Roche qui court jusqu'en 2028.

D'une superficie totale de 463,55 HA, la forêt communale est d'origine ancienne, le régime forestier s'y applique depuis le début du 19éme siècle. Ce nouvel aménagement est le quatrième plan de gestion.

Le plan d'aménagement forestier sert à gérer au mieux la forêt communale. Il recense le nombre de grumes, de taillis, de perches, les essences qui s'y trouvent et une estimation au m3 pour chaque parcelle, ainsi que les travaux de desserte à réaliser. C'est un document essentiel auquel une commune se réfère pour la gestion de son patrimoine forestier.

Compte tenu du regroupement des anciennes forêts, la numérotation des parcelles des précédents aménagements a été entièrement revue. La plupart des parcelles ont été regroupées pour former des entités plus importantes. De 122 parcelles de surfaces différentes (de 55 ares à 15 ha) la nouvelle forêt regroupée ne comptera plus que 45 parcelles (numérotées de 1 à 45) d'une surface moyenne de 10 ha.

Pour les 20 prochaines années, l'objectif principal sera de continuer le programme actuel en place à savoir la production majoritaire de hêtres et de chênes sessiles en futaie irrégulière, de sapins pectinés et de douglas en futaie régulière.

Afin de mieux prendre en compte le réchauffement climatique il s'agira d'envisager la plantation d'espèces plus résistantes, pin cembro, sapin de Bornmuller, cèdre de l'Atlas, mélèzes...

 

Les principales actions à mettre en œuvre sont :

  • Le renouvellement des peuplements mûrs par plantation de chênes et douglas ou régénération naturelle de sapins pectinés,
  • Poursuivre l'entretien des parcelles déjà régénérées,
  • Améliorer les taillis sous futaie,
  • Poursuivre les éclaircies dans les jeunes peuplements.

 

Il y aura aussi d'importants investissements à réaliser :

  • La plantation de parcelles arrivées à maturité, principalement de douglas et sapins pectinés,
  • La plantation de nouvelles parcelles (chênes pédonculés ou sessiles),
  • L'entretien de nouveaux peuplements,
  • La création d'une route forestière, de pistes et places de retournement,
  • Heureusement, les recettes prévisionnelles sont importantes compte-tenu des produits à récolter (9100 m3 de douglas) sous réserve du maintien des cours du bois et de la mise en vente de tous les bois martelés par l'ONF.

 

L'engagement environnemental retenu par la commune de La Chailleuse est le suivant :

  • Renouvellement de la charte PEFC signée en 2017. Cette charte promeut la gestion durable de la forêt. La protection des forêts, le développement durable sont incontournables aujourd'hui. L'exigence du bois certifié PEFC est souvent une condition d'accès aux marchés publics et privés, c'est d'ailleurs une demande forte des consommateurs.
  • Le maintien des zones humides et de leur fonctionnalité notamment « en Beaumette » avec la conservation d'une aulnaie.
  • La constitution d'une trame d'arbres disséminés à haute valeur biologique (morts, sénescents, à cavités...) qui sont favorables aux insectes, champignons, pics, rapaces, chouettes...)
  • La conservation des éléments particuliers essentiels à la survie de certaines espèces, les fourmilières pour les pics ou le lierre sur certains arbres pour les abeilles et les oiseaux.
  • Privilégier, les peuplements d'essences diverses et la régénération naturelle des essences adaptées (sapins pectinés).

 

Ce nouveau plan d'aménagement pour la forêt communale est un projet ambitieux, à l'image du territoire où la forêt est omniprésente. Il va permettre de poursuivre sur 20 ans une gestion optimale des bois communaux en protégeant la biodiversité forestière ordinaire et remarquable. Parallèlement, les changements climatiques annoncés au XXIème siècle impliquent dès à présent une adaptation de la stratégie forestière au sein de chaque aménagement pour les décennies à venir.

 

 Billet Pierre

Responsable de la commission bois/environnement

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Cadoles, cabordes, murgers

Cadoles, cabordes, murgers :

 les vestiges d'une agriculture ou épierrage était la règle.

Ce petit patrimoine vernaculaire, témoin de la vie quotidienne de nos campagnes d'autrefois, nous entoure sans que malheureusement nous y prêtions vraiment attention. Et pourtant...

A notre époque ou la réduction des surfaces agricoles est la règle, il nous est difficile d’imaginer combien nos prédécesseurs eurent au contraire à cœur de valoriser le moindre recoin, la plus inaccessible, la plus ingrate, la plus reculée des parcelles cultivables. Combien le seul mot d'ordre était le recul des limites: limites des zones forestières, limites des zones empierrées.

Sur notre commune de La Chailleuse, St Laurent la Roche fait parti de ces villages non remembrés dans les années 70, ou «les pierres vont toujours au murger!!».

Malgré leurs appellations qui peuvent diverger d'une région à l'autre (murger, meurger, meurget), les murgers ont comme caractéristique commune, leur système de construction en pierres sèches. Les premiers moines défricheurs du XI ième siècle construisaient déjà des murgers! Sur notre territoire, c'est à une époque l'augmentation démographique qui obligea nos paysans à défricher de nouvelles terres pour les rendre cultivables et ainsi les entourer de pierres.

Après le défrichage, suivait l'épierrage de la parcelle pour la cultiver. Les pierres ainsi ramassées étaient transportées dans des hottes en osier puis déposées aux bord des champs, formant de véritables pierriers. Monter des murets ou des cabanes avec ces pierres permettait des les évacuer et d'éviter l'effondrement des tas. Les murgers sont des amoncellements des pierres, plus ou moins organisés et rangés pour former de véritables murailles parfois, qui délimitaient les parcelles de vignes ou les champs.

Les cadoles, les cabordes, les cabanes suivant les appellations régionales sont souvent de petites tailles pouvant abriter une ou deux personnes assises ou accroupies. Construites par les paysans à la morte saison, les cabanes relèvent d'un mode de construction non professionnelle. Il est ainsi impossible d'en trouver deux identiques! Elles peuvent éventuellement contenir quelques aménagements comme une niche ou un banc de pierre. Elles sont souvent adossées ou incluses dans un murger, leur ouverture unique est souvent tournée vers l'est, à l'opposé de la pluie.

Ces cabanes servaient d'abris au vigneron ou au berger. Elles sont construites un peu comme les bories que l'on trouvent dans le Vaucluse, par contre nos cadoles sont souvent effondrées du fait du vandalisme et de la vétusté. Sur notre commune, il en existe encore quelques unes, essentiellement sur des terrains privés, on peut les découvrir au hasard d'un sentier.

Ces ensembles de murgers, de cabanes, enserraient certaines vignes avant le phylloxéra (1875/1885), mais aussi de petites parcelles de champs en créant un piège à chaleur propice naturellement au mûrissement, au développement de toute la faune et flore que l'on trouve habituellement sous des climats plus méridionaux.

Malheureusement cette époque est révolue, nos murgers ont bien souvent servis pour empierrer les chemins, ils ont servis de remblais. Ceux qui ont le mérite de résister au temps sont maintenant peu visibles, bien souvent enfuient sous les ronces et les épines. Pendant ce temps dans les champs les broyeurs ont résolu définitivement le problème de l'épierrage, faisant disparaître en même temps les fossiles, voire peut-être des vestiges archéologiques. Car nos murgers, indatables en dehors du contexte économique qui suscita leur édification, prennent peut-être appui sur des vestiges plus anciens.

Nos paysages, fait de friches, pelouses sèches, taillis d'arbres rabougris et de pins, abandonnés par les cultures, tranchent sur les zones encadrantes ou le remembrement a fait table rase du passé.

 

On a le paysage que l'on mérite et les actions d'aujourd'hui conditionnent les paysages de demain.

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Création d'une nouvelle piste forestière

Afin d'exploiter les parcelles E6-5-4-3 situées sur le Gros Mollard d'Essia, il était nécessaire d'ouvrir un chemin de desserte. Il commence coté nord au bout de la parcelle E18 pour ensuite longer la crête jusqu'à la parcelle E1 et traverser la parcelle E2 jusqu'à la route départementale direction Varessia. Les travaux ont été réalisés début mai par la SARL LUCAT ETA de BEFFIA.

Il s'agissait de terrasser et d'élargir sur 3,50 m un chemin existant en crête d'une longueur de 1200 m et d'ouvrir une piste au travers des buis de 200 m, avec obligation de conserver les murets existants. Nous n'avons pas créé de place de dépôt ni place de retournement, on peut prendre la piste coté Varessia et ressortir au nord coté Essia ou inversement.

 Mais pourquoi créer une nouvelle piste forestière?

Sur notre commune, notre réseau de desserte est bien souvent un des principaux facteurs qui limite la récolte du bois. Les exploitants sont moins enclins à acheter à un bon prix les coupes dans les forêts ou la desserte est insuffisante.

Les belles forêts de notre région sont en place depuis des décennies et les aménagements intérieurs ont peu ou pas évolué jusqu'à nos jours. Alors que dans les 40 dernières années, les techniques d'exploitations forestières ont connu une véritable révolution. On est passé du cheval, des bœufs, de la Kiva, du D16 Renault de moins d'une tonne au débusqueur de 150 chevaux de plus de 13 tonnes et du passe-partout, de la hache, à l'abatteuse.

Ce sont les pistes qui servent à l'exploitation des bois. Elles doivent donc être accessibles aux engins tout terrain et aux tracteurs pendant la période d'exploitation. La piste de débardage comprend essentiellement une plate forme de circulation de minimum 3 mètres de large terrassés, en terrain naturel, sans construction de chaussée.

Pour pouvoir gérer convenablement notre forêt avec un objectif de production de bois, il faut être en mesure d'y accéder grâce au réseau de desserte cohérent pour l'entretenir, éclaircir et récolter le fruit des efforts de plusieurs générations : le bois d’œuvre mais aussi le bois de chauffage et/ou le bois d'industrie.

En l'absence de piste, il en résulte un long traînage des bois. Cela a une influence négative sur le coût du débardage et sur l'écosystème forestier qui est mis à mal. D'autant plus que le surcoût peut rendre non réalisable une coupe forestière. Il paraît important de pouvoir accéder au mieux aux peuplements forestiers pour une meilleur valorisation du bois.

 Et pour terminer voici quelques avantages d'une piste:

  • L'exploitation :

Lors de l’exploitation, les engins lourds (débusqueurs) ont une piste dédiée, ils abîment donc moins la forêt.

Le débardage provoque des tassements souvent  irréversibles, il faut préserver les sols qui sont la vraie richesse de notre forêt.

  • Le patrimoine :

Un bois avec une bonne desserte aura une plus grande valeur patrimoniale.

L'aspect du bois se trouve favorablement amélioré.

  • L'écologie :

Les lisières des pistes sont des zones d'échanges et servent d'abri à de nombreuses espèces animales et végétales.

La circulation concentrée des engins de débardage crée des ornières qui sont propices au développement d'espèces aquatiques et servent aussi de réserve d'eau pour les animaux en période estivale.

  • La chasse :

Le territoire de chasse se trouve amélioré par la création de la piste.

La facilité de tir est accrue grâce à la largeur de la piste.

Cette nouvelle zone ouverte est une aire pour le gibier, selon les saisons les animaux aiment se tenir dans les espaces ainsi ouverts.

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LAINE DE MOUTON utilisation locale

Notre parcelle de douglas plantée par l'ONF au printemps 2017 située Aux Rippes à Genoz, commune déléguée de St Laurent la Roche est maintenant en parfait état sanitaire. Cet été nous avons commencé le broyage des interlignes, chantier qui a été terminé cet automne par notre employé avec l'aide du broyeur forestier.

Mais maintenant que nos jeunes douglas sont sains et  bien dégagés, il nous faut sans tarder les protéger des cervidés présents en nombre sur la parcelle et les environs.

En effet les chevreuils sont friands des jeunes pousses qu'ils broutent comme des sucreries.

L'abroutissement est un acte d'alimentation du cervidé, il consomme les bourgeons, les jeunes pousses. Et cela conduit à un ralentissement de la croissance en hauteur.

Mais il y a aussi les frottis qui constituent exclusivement un élément du comportement imputable aux mâles. Ces derniers se frottent les bois contre les tiges pour accompagner la perte du duvet, à la fin de la croissance des bois ou en période de rut.

Nous avons deux solutions pour protéger nos jeunes plants sur environ 4 ans.

 

La première solution, utiliser un répulsif industriel.

Homologué en France depuis 2012, le répulsif Trico est un produit élaboré en Autriche à partir de d'extraits de graisse de mouton. Le coût sur 4 ans est élevé, on compte entre 10 et 12 € HT par plants avec 2 passages par an. Aux Rippes à Genoz nous avons planté environ 3500 plants.

Une précision importante ; pour acheter et utiliser ce produit, il faut le Certiphyto, un certificat délivré au terme d'une formation sur l'utilisation des produits phytosanitaires, pourtant le produit est sensé être bio donc sans incidence sur la faune et la flore...

 

La deuxième solution que nous allons expérimenter, l'utilisation de la laine de mouton.

C'est une technique plus ancienne, peu utilisé dans notre région, la dispersion de la laine de mouton sur les végétaux.

Mise en place autour des plants, la laine, non traitée, non lavée est utilisée comme répulsif par son odeur et sa texture.

Cette méthode à l'avantage d'être peu onéreuse et n'empêche pas la circulation du gibier. Pour protéger les jeunes plants ; la technique est simple et naturelle : enrouler de la laine de mouton autour des pousses terminales ou simplement accrocher des mèches de toisons ici ou là sur les branches.

Donc une plantation à surveiller de près, car il faudra certainement renouveler de temps en temps la laine.

Merci à notre l’éleveur qui nous approvisionne gracieusement en ballots de laine.

La laine de mouton n'a pas une très grande valeur commerciale, surtout en petite quantité, elle pourrait peut-être être valorisée en foresterie pour éloigner les cervidés. C'est un moyen économique et écologique de maîtriser la pression que constitue la prédation des cervidés sur les jeunes plants. Il permet effectivement de ne pas utiliser de pesticides.

Pierre BILLET, responsable de la Commission Bois-Forêt.

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Les scolytes typographes ravageurs de nos épicéas

Par Pierre BILLET, responsable de la commission bois et forêt (décembre 2018)


Divers phénomènes affectent ou ont affecté les peuplements forestiers de notre commune :

-La graphiose de l'orme qui a détruit la totalité des ormes de notre commune,

-La chalarose du frêne en 2016, 2017. Les frênes qui ont survécu ne sont pas en très bon état sanitaire.

-La pyrale du buis, après plusieurs attaques les petites chenilles vertes ont détruit l'ensemble des buis de notre région.

-La chenille processionnaire du pin qui arrive petit à petit sur notre territoire.

-Et maintenant les scolytes qui reviennent en force cette année, en effet nous avions déjà subit plusieurs attaques de moindre importance dans les années 90.

bostryche typographe

 

chalcographe

Le scolyte typographe (bostryche typographe) est un petit coléoptère lignivore ravageur  des forêts d'épicéas. C'est un des scolytes  les plus répandus et les plus redoutés du point de vue économique en Europe .

En ce début d'hiver 2018, les dommages de scolytes prennent des proportions inquiétantes dans bon nombre de parcelles d'épicéas, Le scolyte typographe y est largement présent, le chalcographe est aussi fréquent sur les cimes des arbres ou les petits diamètres. La saison de végétation 2019 sera déterminante quant à l'évolution des dommages, mais on peut d'ores et déjà s'attendre à des attaques sur les secteurs touchés cette année. Ce sont les conditions climatiques qui vont déterminer leur intensité.

Les attaques de scolytes sur les épicéas sont entrées en phase épidémique sur la totalité des forêts de la moitié nord de la France (Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Hauts de France...) particulièrement dans les plaines et les zones montagneuses de basse altitude.

Les facteurs impliqués dans le déclenchement de cette épidémie sont liés :

-Aux sécheresses et chaleurs estivales qui sévissent depuis 2015,

-Aux chablis hivernaux dispersés à la suite des tempêtes (Eleanor) qui n'ont pas été forcément exploités et sortis des forêts,

-Aux populations de typographe qui était en augmentation avec cependant un léger repli en 2016 suite au printemps humide.

 

Les symptômes d'une attaque de scolytes sur une parcelle sont constitués par l'apparition de tâches pour partie d'arbres aux houppiers rougissants et pour partie d'arbres aux houppiers encore verts mais avec un début de chute des écorces sur les troncs.

Les conditions météorologiques de cet été se sont traduites par un déficit hydrique marqué qui contribue à la fragilisation des arbres et les chaleurs de ce début d'automne favorisent la poursuite du cycle des insectes.

 

Au vu de l'ampleur du phénomène aux niveaux national et européen, cet incident a déjà un impact sur le marché du bois d'épicéa.

Les conséquences sont importantes à plus d'un titre, l'incidence sur l'équilibre écologique n'est pas négligeable,  mais les préoccupations pour notre commune sont surtout d'ordre financières. La Chailleuse tire un revenu substantiel de son patrimoine forestier. L'équilibre de notre budget peut devenir un casse-tête pour les élus en charge des finances qui cumulent déjà bien des contraintes de toutes natures. Les bois attaqués perdent bien-sur de leur valeur, mais l'énorme volume de bois génère de grandes inquiétudes sur les cours des bois sains qui arrivent à maturité et que le plan de gestion de l'ONF avait prévu d'exploiter.

L'association des communes forestières (COFOR) préconise de différer les coupes de résineux verts, pour maintenir si possible les cours actuels. Leur report permettrait de trouver un cours intéressant dans les années à venir du fait d'un moindre volume à mettre sur le marché.

 

Le printemps prochain sera une période très importante pour l'évolution des populations : un printemps humide et froid limitera l'envol et la reproduction future alors qu'un printemps « normal », voir chaud et sec permettra aux populations actuelles essaimer normalement et d'attaquer de nouveaux sujets.

Compte tenu de tous ces paramètres, il reste délicat de prédire l'intensité des dommages au printemps 2019. Cependant le risque est fort de voir des arbres rougir encore cet hiver et au début du printemps.

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Un fléau : la pyrale du buis

Article proposé par Joseph GAULIER

La pyrale du buis, un papillon qui s’attaque au buis
Un papillon, de plus en plus présent dans notre région, s’attaque au buis, jusqu’à tuer la plante. Des solutions existent pour lutter contre ce fléau.
 
Le spectacle est devenu banal ces derniers mois dans nos régions: le soir et la nuit, une colonie de papillons blancs, parfois composée de plusieurs centaines d’éléments, tournoie sous les éclairages allumés. Il s’agit de la pyrale du buis, un papillon qui vit à l’origine en Asie mais détecté pour la première fois en Europe en 2008, dans le sud-ouest Allemagne précisément. Il est probablement arrivé à la faveur de la commercialisation de plantes exotiques.
 
Le problème est que ces lépidoptères se nourrissent de buis jusqu’à ce que la plante meure. Les pyrales pouvant pondre trois voire quatre fois par an, leur présence constitue un véritable fléau pour les jardins. Les plantes de pleine nature n’échappent pas au phénomène.
 
Pour protéger ses plantations, il faut d’abord secouer les branches, pour faire tomber les larves. Il est ensuite possible de ramasser à la main les chenilles, qui ne présentent pas risque pour la peau. Pour davantage d’efficacité, il faut introduire du bacillus thurigiensis, un insecticide naturel. Vu la prolifération des pyrales, il est conseillé de disposer ces granules plusieurs fois par an, entre février et octobre. Le traitement peut donc revenir à plusieurs centaines d’euros par an, selon la surface concernée.
 
Il est également possible de lutter contre les pyrales du buis en introduisant des trichogrammes, des sortes de petites guêpes à peine visible à l’œil nu, qui détruisent les pyrales en pondant dans les œufs, ce qui empêche l’éclosion des chenilles. Enfin, dans le but d’éviter la contagion du fléau, les buis touchés doivent être incinérés et non placés au compost.  ‌

LES CABANES PARAGRELES

Equipements développés au début du XIX ème siècle...

LES CABANES PARAGRELES

 

Les paragrêles sont des équipements développés au début du XIX ème siècle dans le but de se protéger contre la grêle. Protéger la vigne principalement, mais aussi les récoltes en général : le blé, l'avoine, etc...

En France c'est seulement en 1936 que le Président de la viticulture du Rhône met en application ces moyens de défense censés combattre ce fléau dans le vignoble du Beaujolais.

A cette époque deux systèmes étaient proposés : les canons paragrêles et les fusées.

Dans les vignobles du Beaujolais et du Bordelais, le choix c'est porté sur les canons paragrêles. Ils se composaient d'un tube en forme de cône renversé, tirant à blanc dans la direction verticale. Il s'échappait de ce canon un projectile remplit d'un mélange d'acétylène (gaz extrêmement explosif) et d'air sec. Cette ogive animé d'un mouvement rotatif disloquait le nuage de grêle par une puissante explosion, puisque ce sont plus de 130 décibels qui pouvaient être assimilées à un coup de canon. L'onde créée par l'explosion couvrait un rayon de plus de 80 hectares.

Dans le Jura, les surfaces viticoles étant moins importantes, on a choisi les fusées.

La fusée paragrêle avait l'avantage d'aller  plus haut que le canon (1200 m) et de pouvoir éclater à l'intérieur du nuage. Elle propulsait une ogive remplit d'iodure d'argent qui était pulvérisée dans les nuages d'orage afin de les ensemencer et tenter ainsi de prévenir la formation de gros grêlons. Malheureusement il était presque impossible de diriger correctement une fusée. La baguette formant la queue s'oriente toujours dans le lit du vent, la fusée se dirige toujours face au vent, elle décrit des trajectoires désordonnées empêchant un tir précis.

Sur la commune de La Chailleuse, on a utilisé des paragrêles qu'à St Laurent. Ils furent édifiés vers 1950 sous la mandature de Mr Abel Jacquier. Il a été construit 4 cabanes qui étaient destinées à stocker les fusées pour une saison, le reste étant rangé en mairie.

Elles étaient situées :

-Chemin des vignes (sous le roche)

-Sur la Vuarde (près du château d'eau)

-Au Pérrucle (en face de la ferme)

-A la marre (elle a été détruite)

Les cabanons étaient construits en ciment, ils étaient fermés par une porte en bois, la partie supérieure n'atteignait pas le plafond de façon à aménager un espace. Cela permettait de ventiler le local tout en masquant le contenu. Les fusées étaient tirées à l'extérieur, attachées à un piquet.

Les structures en ciment ont étés construites par Messieurs Julien Rodot de St Laurent et Fèvre d'Arthenas ; les portes par Mr Tournier, menuisier à Arthenas. Un arrêté ministériel du 21 mars 1927 réglementait la construction de ces cabanes ainsi que le stockage et l'utilisation des fusées.

Le 11 mars 1950, il a été créé un syndicat intercommunal de lutte contre la grêle comprenant les communes viticoles comprises entre St Amour et Salin. Un délégué communal par commune était désigné, le syndicat  a été dissous le 15 mars 1980.

Il y avait 3 ou 4 personnes attitrées par cabanes et désignées par Mr le Maire. Elles avaient la responsabilité de lancer les fusées en cas de menace, suivant l’importance du nuage de 1 à 3 fusées pouvaient être allumées. Les paragrêles situées au Pérrucle et sur la Vuarde protégeaient plus tôt les récoltes de céréales, tandis que ceux situés à la marre ou chemin des vignes protégeaient le vignoble. Les fusées étaient envoyées suivant l'arrivée probable des nuages ;  est, ouest, nord...

Les deux paragrêles situés à la marre et chemin des vignes étaient le plus souvent utilisé.

Quelle degré d'efficacité fallait-il attribuer à cette pratique ?

A St Laurent la tradition voulait que l'on renvoie les nuages de grêles sur les villages voisins !  Un sujet de discorde naissait parfois de cette pratique, surtout lorsque la grêle s'abattait sur le vignoble d'à côté et causait des dégâts ! Les paragrêles sur notre commune ont fonctionné jusqu'en 1966, du fait des résultats très aléatoires, mais aussi parce que les fusées avaient un coût certain pour un résultat bien incertain !

 

Par Pierre BILLET, mars 2019

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