La madone

La "petite histoire " de la madone du village de Saint Laurent la Roche.

Le monument a été érigé le 5 mai 1874, grâce à la générosité de Melle YGONEL, propriétaire de la ferme de Surbief et au concours de Mr Le Bouillier. La statue sortait des ateliers de Villard Fournier de Lyon, et mesurait à elle seule 3 m de haut.

En 1893 une restauration nécessitée par la dégradation du temps a été effectuée par Monsieur PENY aux frais des familles MICHEL et DECLUME. Deux pierres ont été remplacées et la statue repeinte.

Le 22 avril 1905, la veille de Pâques vers 11 heures du soir, une explosion a réduit en morceaux la statue de la Vierge. C'était la troisième fois que les "malfaiteurs sacrilèges" restés inconnus attaquaient ce monument. Une première fois le 6 mars 1904, ils l'avaient renversé, endommageant en même temps la barrière et le piédestal. Tombant en avant et sur un endroit bien garni de terre, la statue n'avait pas été détériorée : la tête s'était simplement enfoncée dans le sol, les pieds restant appuyés contre la partie supérieure du reste du monument. Devant cet attentat aussi odieux que stupide, un cri unanime de réprobation s'éleva parmi la population, et pour répondre à l'attente générale, la statue fut aussitôt relevée dans le courant de mars et remise en place. Le travail confié à Monsieur PENY par Monsieur le Curé fut soigneusement exécuté et de telle façon qu'un attentat du même genre était rendu impossible... Une souscription, annoncée en chaire et dont les fonds furent principalement recueillis dans le mois par MM Gustave MOLARD et Charles GAUBEY du Conseil de Fabrique, couvrit les frais de restauration s'élevant à 142 F. (Pour l'ériger la 1 ère fois Monsieur PENY avait demandé 175 F) La Madone ainsi réédifiée fut respectée jusqu'au 24 octobre de la même année. Dans cette soirée vers 10 h un nouvel attentat fut commis.

Très au courant semble t'il, de la manière dont la statue avait été replacée, les bandits n'essayèrent pas de la jeter par terre, mais ils entreprirent de la faire sauter au moyen d'un tuyau de drainage rempli de poudre et chargé à boulet. L'explosion fut formidable (elle fut entendue même de Vincelles) et eu pour résultat principal de faire une large ouverture au côté gauche de la statue mais sans l'ébranler. Pour remédier à ce malheur et préserver la statue d'un autre semblable, il eu fallut boucher la plaie d'une forte tôle placée à l'intérieur et remplir la statue de ciment de façon à en faire un bloc solide... Mais elle fut laissée en l'état, exposée ainsi sans défense à la merci de ses ennemis.

Cette rage ils l'assouvirent en revenant une 3ième fois, la veille de Pâques 1905 et procédant comme la première fois. Ils déterminèrent au moyen d'un engin semblablement plus redoutable, une explosion qui réduisit en morceaux la magnifique statue qu'aimaient à voir et à visiter les gens du pays et que ne manquaient pas d'aller admirer de nombreux étrangers de passage dans la contrée.

Douloureusement affectés de ces attentats sacrilèges qui sont commis maintenant un peu partout sur notre sol français et caractérisent un peu partout les temps malheureux que nous traversons, nombre de gens de la Paroisse et des environs sont venus  recueillir avec respect des petits morceaux de la statue et les conservent chez eux avec un religieux souvenir comme des reliques. Les gros morceaux ont été descendus du belvédère avec la voiture de Monsieur Cyprien BOUVIER et apportés à la chapelle de Saint Laurent par le même, aidé de MM François JACQUIER, Léon FERRUT, Charles MAYET et son gendre. Du monument il ne reste que l'entourage de la barrière, le piédestal et le socle de la statue retenu par son scellement en ciment.

Témoignage de Monsieur BABET, Curé de la paroisse.

 

La restauration de la Madone.

Le 23 mai 1926 une nouvelle Vierge en fonte est placée sur l'ancien socle. La statue mesure 3.34 m de haut, elle pèse 1640 kg avec le châssis qui la portait, soit net environ 1500 kg. Elle fut montée sur le château par deux paires de bœufs appartenant l'une à Monsieur Ernest CHEVASSUS, Maire, l'autre à Monsieur Louis SECRETAN. Trois semaines environ avant ce rude et difficile transport, le chemin du château avait été aménagé par 20 hommes de bonne volonté. Cette statue sort d'une fonderie de Montier en  Dev. Elle a coûté net 6000 F. La pose a été faite par Monsieur BOURDY de Cousance à ses risques et périls et les frais se sont élevés à la somme de 800 F. Le 23 août, le lendemain de la fête paroissiale, elle sera bénite par Mgr Rambert FAURE nouvel évêque de Saint Claude, sacré le même jour que fut faite la réalisation.

Témoignage de Monsieur l'abbé FROID, curé de la paroisse.

 

Pour le soixantième anniversaire

Au printemps 1986, la statue vient d'être repeinte par les soins de la municipalité. Elle est illuminée plusieurs soirs, à l'occasion de la fête du 15 août, à la grande satisfaction de tous et on l'apperçoit même de très loin dans la plaine. Le projet a été dessiné d'y installer un éclairage fixe avec une minuterie automatique. Pour son financement des reproductions de cartes postales anciennes ont été vendues en 1986 et 1987...et le projet a été réalisé.

 

A la veille des quatre vingt dix ans

Actuellement la commune n'a plus en charge l'entretien du site, la Communauté de Communes du Sud Revermont, sur demande de la municipalité, a procédé à la restauration de l'édifice, les pierres du socle ayant été déplacées lors d'un orage en 2015.Elle a été également repeinte en juillet 2016.

 

Diaporama